L’escroc crypto russe Roman Novak retrouvé assassiné à Dubaï
Lorsque Roman Novak, un entrepreneur russe autrefois condamné pour avoir escroqué des investisseurs à travers des systèmes crypto sophistiqués, a quitté son domicile pour une réunion à l’extérieur de Dubaï début octobre, peu imaginaient que ce serait son dernier voyage.
Points clés
- Roman Novak, figure russe du monde crypto, et son épouse ont été assassinés à Dubaï après une tentative d’enlèvement liée à leurs portefeuilles crypto.
- Novak avait déjà été condamné pour fraude à grande échelle en Russie avant de s’installer aux Émirats arabes unis.
- Sept suspects originaires de Russie et du Kazakhstan ont été arrêtés en lien avec le meurtre.
Quelques heures plus tard, Novak et son épouse Anna disparaissaient. Des semaines plus tard, leurs corps mutilés ont été retrouvés près de la frontière avec Oman.
Cette découverte macabre marque la fin d’une opération de rançon ratée, liée à la fortune numérique cachée de Novak.
De la prison à la scène crypto de Dubaï
Avant sa vie dans les cercles financiers brillants de Dubaï, Novak avait déjà de nombreux ennemis. Connu à Saint-Pétersbourg comme un évangéliste crypto au discours séduisant, il avait escroqué des millions grâce à de faux projets. Condamné en 2020 pour fraude à grande échelle, il n’a purgé qu’une partie de sa peine avant de réapparaître aux Émirats arabes unis, se présentant comme le fondateur visionnaire d’une nouvelle application appelée Fintopio.
La plateforme promettait l’innovation, mais selon les enquêteurs, elle aurait ravivé les liens de Novak avec les mêmes réseaux criminels qui finançaient autrefois ses escroqueries.
Le piège
Le voyage fatal devait lui permettre de rencontrer de nouveaux investisseurs. Novak avait organisé une réunion privée près de Hatta, une ville du désert loin des gratte-ciel de Dubaï. Lui et Anna auraient changé de véhicule avant la rencontre, un détail désormais clé dans l’enquête. Leur chauffeur est rentré seul à la ville.
Quelques jours plus tard, sans nouvelles, la famille de Novak en Russie a donné l’alerte. Les enquêteurs ont reconstitué une séquence glaçante : le couple aurait été attiré dans une villa louée, séquestré et forcé de débloquer des portefeuilles crypto d’une valeur de plusieurs dizaines de millions. Lorsque les ravisseurs n’ont pas réussi à accéder aux fonds, l’affaire a tourné au drame.
Les suites
Selon les médias russes, sept suspects dont plusieurs hommes de Saint-Pétersbourg et un du Kazakhstan ont été arrêtés dans deux pays. Les premières informations suggèrent une opération transnationale utilisant des communications chiffrées et des transferts crypto pour dissimuler les auteurs.
Les deux jeunes enfants du couple Novak se retrouvent orphelins. Leurs grands-parents se sont envolés pour Dubaï afin de récupérer les biens de la famille.
Le côté obscur du monde crypto
Le meurtre met en lumière la porosité croissante entre les actifs numériques et le crime organisé. Alors que les richesses crypto deviennent plus difficiles à tracer, les criminels recourent de plus en plus à la violence physique, enlèvements, rançons et agressions pour obtenir les clés privées des portefeuilles numériques.
Les experts en cybersécurité préviennent que le sort de Novak illustre une évolution inquiétante de la criminalité crypto : le passage des arnaques en ligne à la violence réelle. «Toute démonstration publique de richesse crypto peut devenir une cible», avertit l’analyste en sécurité Jameson Lopp, qui met en garde depuis des années contre le partage d’informations financières en ligne.
Une industrie hantée par son propre succès
Le monde crypto s’est longtemps enorgueilli de son indépendance vis-à-vis des banques et des gouvernements. Mais la mort de Novak révèle le paradoxe fondamental : la même décentralisation qui promet la liberté ouvre aussi la porte au chaos.
À la suite de l’indignation internationale, les autorités des Émirats arabes unis et de la Russie coopèrent désormais pour retrouver les actifs numériques disparus de Novak et démanteler le réseau soupçonné d’avoir organisé le crime. Interpol surveillerait plusieurs transactions liées aux portefeuilles associés à ses projets.
Une dernière ironie
De son vivant, Novak vivait du risque. Dans la mort, il en est devenu l’avertissement. Ce qui avait commencé comme une tentative de reconstruire sa fortune dans un hub crypto s’est transformé en une sombre leçon : la frontière numérique peut être aussi dangereuse que la réalité.
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