Le Bitcoin affiche à nouveau des signaux d’alerte, prévient une experte
La dernière tentative de reprise du Bitcoin se déroule sous une vague de prudence venant d’importantes institutions de recherche et de politique économique.
Points clés
- Le rôle du Bitcoin comme «couverture» reste non démontré, selon Rebecca Patterson du CFR.
- La révision de MicroStrategy dans l’indice MSCI pourrait influencer les flux passifs et affecter indirectement le Bitcoin.
- L’intégration croissante entre crypto et finance traditionnelle augmente le risque de contagion intermarchés.
Alors que les traders particuliers se concentrent sur l’évolution du prix, certains experts de la finance traditionnelle estiment que l’interconnexion croissante du Bitcoin avec les marchés classiques pourrait créer de nouvelles vulnérabilités.
L’une des voix les plus influentes est celle de Rebecca Patterson, Senior Fellow au Council on Foreign Relations. Dans une intervention récente sur Bloomberg, elle a remis en question la compréhension réelle du rôle du Bitcoin dans un portefeuille. Selon elle, plutôt que d’être traité comme un instrument défensif ou une couverture contre l’inflation, le Bitcoin continue de se comporter comme un actif spéculatif dont la vocation à long terme reste incertaine.
Repenser le récit : réserve de valeur ou simple exposition à risque ?
Au-delà du prix, Patterson s’est concentrée sur les attentes des investisseurs. Beaucoup, souligne-t-elle, considèrent encore le BTC comme une réserve de valeur malgré ses baisses répétées et sa sensibilité aux conditions de liquidité. Cette étiquette peut induire en erreur en suggérant une protection que l’actif n’est pas encore capable d’assurer de manière fiable.
«Attribuer des caractéristiques matures à un actif immature», explique-t-elle, est au cœur de nombreuses erreurs de portefeuille. Tant que son comportement ne sera pas cohérent à travers plusieurs cycles de marché, elle estime que son identité principale reste inchangée : une exposition à haut risque, susceptible de retournements brusques.
La question de la contagion revient sous une nouvelle forme
Alors que les précédentes crises crypto restaient largement contenues dans l’écosystème numérique, Patterson observe que l’industrie s’est désormais bien davantage connectée à la finance traditionnelle. Les bilans d’entreprises exposées au Bitcoin, les sociétés cotées détenant d’importantes positions crypto et les fonds indiciels passifs liés à ces mêmes entreprises forment une structure très différente de celle de l’ère FTX.
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Elle met en avant un exemple particulièrement surveillé : MicroStrategy. Sa révision dans l’indice MSCI, prévue pour le 15 janvier, pourrait déterminer si les grands fonds passifs continueront à se positionner sur le titre. Un retrait pourrait entraîner des sorties automatiques et en raison des liens massifs de MicroStrategy avec le Bitcoin, l’impact dépasserait largement l’action elle-même.
Patterson estime que ce risque lié aux canaux indiciels est peut-être l’un des aspects les plus sous-estimés de la trajectoire à court terme du Bitcoin.
Plus les institutions sont grandes, plus l’onde de choc l’est aussi
À mesure que davantage d’acteurs traditionnels entrent dans la crypto, la volatilité ne diminue pas nécessairement, elle pourrait même s’intensifier. Chaque nouveau pont entre actifs numériques et marchés traditionnels augmente la probabilité que les turbulences d’un secteur se propagent à l’autre. Selon elle, le prochain choc crypto ne ressemblera pas à FTX ; il pourrait plutôt s’apparenter à un événement de liquidité touchant simultanément plusieurs classes d’actifs.
Pour les investisseurs, la question n’est désormais plus de savoir si le Bitcoin peut évoluer indépendamment du système traditionnel, mais si le système traditionnel peut rester isolé du Bitcoin.
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