La BCE tire la sonnette d’alarme : la tech américaine, les actions US et la crypto pourraient provoquer un choc mondial
Les marchés mondiaux deviennent de plus en plus nerveux, et les banquiers centraux européens surveillent de près les turbulences aux États-Unis, davantage que tout ce qui se passe dans la zone euro.
Points essentiels :
- La BCE avertit que la chute des actions et des marchés crypto américains est désormais le principal risque pour la stabilité financière mondiale.
- La concentration du marché sur les géants tech américains et la croissance rapide des stablecoins pourraient accélérer la contagion.
- La BCE privilégie une approche flexible alors qu’elle se prépare à une volatilité accrue.
Plutôt que l’inflation ou les chocs énergétiques, une nouvelle crainte domine : la possibilité que le recul persistant des actions américaines et de la crypto se transforme en un problème financier mondial.
Des marchés américains surchauffés désormais considérés comme un déclencheur de risque mondial
S’exprimant fin novembre, Álvaro Santos Pereira, membre du Conseil des gouverneurs de la BCE, a affirmé que le système financier est soutenu par des valorisations trop éloignées de la réalité, en particulier sur les actions de Wall Street et les actifs numériques. Selon lui, ces marchés sont devenus «dangereusement déconnectés» de leurs fondamentaux, ce qui les rend vulnérables à des corrections violentes.
La récente baisse du S&P 500 qui approche désormais de sa chute la plus prononcée depuis avril n’est pas considérée par la BCE comme un rééquilibrage sain, mais comme la preuve que l’appétit pour le risque s’est inversé trop rapidement. D’après Pereira, tout choc affectant les marchés américains se diffusera rapidement au reste du monde, les conditions financières globales restant fortement liées aux flux de capitaux américains.
La concentration technologique et la crypto créent de nouvelles voies de contagion
Les inquiétudes de la banque ne concernent pas seulement la chute des prix. Pereira a souligné la domination de quelques géants technologiques américains, qu’il décrit comme des «points de pression» pour l’économie mondiale. Leur rôle central dans l’IA, les infrastructures de données transfrontalières et les services numériques signifie que tout revers réglementaire ou financier pourrait secouer bien au-delà des États-Unis.
Les actifs crypto ont été identifiés comme une autre zone de fragilité. Pereira a expliqué que la croissance du secteur et l’influence croissante des stablecoins libellés en dollars font de la crypto un canal important de transmission du stress lors des phases de revalorisation rapide.
La BCE se prépare à la volatilité plutôt que d’espérer l’éviter
Le message de Pereira n’était pas seulement un avertissement, c’était un signal de posture politique. Il a insisté sur la nécessité pour la BCE de conserver la flexibilité nécessaire pour intervenir si le stress financier s’intensifie, rappelant que la stabilité des prix reste sa mission principale, même dans un contexte de correction des marchés.
Le timing de son intervention est stratégique. Le Rapport semestriel sur la stabilité financière de la BCE qui sera présenté par le vice-président Luis de Guindos, devrait accorder une attention particulière aux risques globaux générés par les marchés américains, la crypto et l’influence croissante des géants technologiques.
Pour les investisseurs espérant que les marchés européens resteront épargnés par les turbulences américaines, la banque centrale a envoyé un message clair : le stress aux États-Unis n’est plus un phénomène local, il est devenu un risque mondial.
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